Il se déclare parfois sous sa forme bénigne « la thalasthénie » (ou asthénie de mer) comme un soudain coup de pompe avec incapacité de réagir, de juger, de raisonner et même de penser. Le vide total. C’est une forme insidieuse qui peut être dangereuse quand la navigation est délicate et réclame une attention suivie.

 

Le mal peut s’arrêter là ou continuer sous sa forme plus courante par des nausées accompagnées de vomissements, de spasmes terriblement douloureux et d’un état dépressif qui donne plutôt envie de se jeter par-dessus bord.

 

Le mal de mer n’est pas réservé aux novices. Il existe même des marins de métier sujets au mal de mer (rares, heureusement).

L’amiral Nelson avait le mal de mer.

Il y a des vieux marins qui n’embarquent jamais sans « louzou » contre le mal de mer.

 

Il y a un nombre considérable de moyens préventifs et curatifs dont l’efficacité varie selon les individus. Alors autant les essayer.

 

 

Avant :

 

-  La première précaution à prendre est de dormir une nuit à bord du bateau avant de prendre le largue. L’acclimatation aux rythmes de la mer (malheureusement quasiment imperceptibles dans les ports trop bien abrités) se fait inconsciemment pendant le sommeil et, au réveil, l’appréhension est beaucoup moins vive, voire totalement disparue.

 

-  Prévoir une première étape courte qui ne dépasse pas une douzaine d’heures et de préférence en vue des côtes. Savoir que l’on peut rapidement retrouver la terre diminue de moitié le risque d’être malade.

 

-  Ne pas partir avec un estomac vide, mais plutôt après un repas solide.

 

-  Prévoir des aliments secs à grignoter en route : biscuits, biscottes, pain grillé, fruits secs, etc… et ne pas trop boire.

 

 

Pendant :

 

-  Dès que le mal de mer se fait sentir, prendre la barre et naviguer si possible sans fixer le compas, le bateau ou les vagues. Il faut fixer les côtes si c’est possible ou l’horizon.

 

-  Un petit coup de tafia (tout en en fumant une bonne pipe) peut souvent remettre les choses en place.

 

-  Certains préconisent les boules Quiès, mais il semble qu’à ce niveau là, la musique dans un casque donne de bien meilleurs résultats : on n’entend plus, ni les bruits de la mer, ni ceux du bateau et il se passe sans doute quelque chose dans les canaux de l’oreille interne qui sont en principe à l’origine du mal.

 

-  C’est trop tard, le mal de mer est installé : éviter de se refroidir (vêtements chauds) et essayer de dormir.

 

 

Médicaments :

- Les médicaments homéopathiques ont l’énorme avantage sur tous les autres de ne provoquer ni somnolence, ni effet secondaire indésirable (vertige, fatigue,…) et sont très efficaces quoique un peu plus contraignants à prendre.

   Prendre du Cocculus 4ch (Cocculine) ou mieux, du Tabacum 4 ch, ou même les deux ensemble (à tester par chacun).

   Prendre 3 granules toutes les 3 heures la veille du départ et, une fois en mer 3 granules toutes les demi-heures pendant la première journée. Prolonger si nécessaire.

-  Les médicaments classiques du style Nautamine, Dramamine, Navicalme, etc… sont assez efficaces mais provoquent une somnolence qui peut s’ajouter à celle provoquée par le mal de mer (ce qui peut empirer la situation).

   Prendre un comprimé une demi-heure avant le départ, un autre au moment du départ, et un dernier une demi-heure après le départ. Si le mal de mer se déclare, reprendre immédiatement 2 comprimés d’un coup.

-  Dans les cas difficiles, un séjour dans la piscine du bord permet une sédation efficace des troubles. Soyez donc exigeants sur les équipements du bateau sur lequel vous naviguez.

   Une baignade en milieu naturel, avec l’accord du chef de bord et quand il déclare que c’est possible, a le même effet et est beaucoup plus saine.

-  Dans les cas très graves, mais très rares, il faut avoir recours à une injection d’antispasmodique.

-  Le mal de mer disparaît habituellement après 2 ou 3 jours de mer et s’il se manifeste à nouveau, on arrive progressivement à le dominer en sachant quoi faire pour l’enrayer dès les premiers symptômes.

-  Les Patchs :

   Au cours de la croisière de septembre 03, les patchs « SCOPODERM TTS   1 mg / 72 h » se sont révélés d’une excellente efficacité. Même les quelques irréductibles habituels du mal de mer les ont trouvés efficaces. Il faut les appliquer de 6 à 8 h avant le départ, et ils restent efficaces plusieurs jours. Toutefois, il faut se les faire prescrire par un médecin pour pouvoir les acheter.