L A   M É T É O

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Introduction

 

Une étude complète de la météo représente un sujet beaucoup trop vaste pour pouvoir être exposé en quelques pages. Je n’en aborde ici que quelques rudiments néanmoins suffisants pour les besoins de la navigation de plaisance.

 

Voici un bref aperçu du temps d'aujoud'hui sur les côtes de France :

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire de la Météo

 

L'Antiquité :

 

Depuis la plus haute antiquité l’homme a essayé de prédire le temps. Certaines de leurs méthodes antiques étaient basées sur un fond scientifique, comme par exemple l’observation des nuages ou le vol des oiseaux. En effet, la portance d’un objet volant étant proportionnelle à la pression du milieu ambiant, au plus la pression atmosphérique est élevée, au plus un oiseau peut voler haut, quant aux nuages, leurs formes et leurs altitudes sont significatives et leurs déplacements permettent d’apprécier la vitesse des vents en altitude.

 

 

Cependant la plupart du temps ça relevait plus de la divination et de l’exploitation de la crédulité des gens que de la science. Certains devins prétendaient lire l'avenir dans n'importe quoi.

 

    

 

Les instruments de mesure :

 

Pour que la météo devienne une vraie science il fallait avant tout avoir des instruments de mesure.

Pendant le XVIIème et le XVIIIème  les progrès effectués en Europe dans la connaissance des lois physiques des gaz, des liquides et des solides ont permis la mise au point des premiers appareils.

En 1639, Castelli invente le pluviomètre.

En 1597, Galilée trouve le principe du thermomètre qui sera mis au point en 1641 par l’Academia del Cimento (Florence). Mais chacun avait sa propre échelle de température.

Par contre, il a fallu attendre 1694 pour qu’un physicien de Padoue découvre que les températures de congélation et d’ébullition de l’eau étaient constantes et pourraient servir de base à une échelle commune que Celsius établira en 1742.

En 1643, Torricelli démontre que la pression atmosphérique, c’est-à-dire le poids de l’air au-dessus du sol, est équivalente à une colonne de 76 centimètres de mercure et invente le baromètre qui permet de la mesurer.

En 1667, Hooke met au point le premier anémomètre.

En 1780, l’Academia del Cimento travaillent sur la fabrication du premier hygromètre qui sera finalement mis au point par Horace-Benédict de Saussure.

En 1783 Jacques Charles (France) utilisera le premier ballon-sonde et réussira à faire des mesures à 3400 m d’altitude. Expérience reprise en 1804 par Gay-Lussac et Biot. Mais on est encore bien loin de la stratosphère.

 

Les principes théoriques :

 

Il manquait toujours quelques lois physiques.

En 1735, John Hadley découvre les lois de l’effet de la rotation de la Terre sur les vents.

En 1777, Lavoisier découvre la composition de l’air en oxygène et en azote.

Aux environs de 1765, Lavoisier propose les premières règles pour prévoir le temps :

«  La prédiction des changements qui doivent arriver au temps est un art qui a ses principes et ses règles, qui exige une grande expérience et l’attention d’un physicien très exercé. Les données nécessaires pour cet art sont : l’observation habituelle et journalière des variations de la hauteur du mercure dans le baromètre, la force et la direction des vents à différentes élévations, l’état hygrométrique de l’air. Avec toutes ces données, il est presque toujours possible de prévoir un jour ou deux à l’avance, avec une très grande probabilité, le temps qu’il doit faire. »

Au début du XIXème siècle, les lois sur les gaz parfaits (Laplace en 1783, Dalton en 1801, Gay-Lussac en 1802 et Avogadro en 1811) permettront de mieux comprendre la nature des phénomènes atmosphériques.

 

Le réseau d'information :

 

Une étude de la météo ne peut se faire qu’en compilant des informations venues d’un grand nombre de lieux différents et suffisamment éloignés pour être significatifs. Il faut un réseau.

Vers 1625, une sorte de confrérie de savants, dirigée par l’abbé Marin Mersenne de Paris, se constitue, permettant un échange constant de connaissances. Cet échange se faisait par Mersenne lui-même qui écrivait à tous les savants (français, italiens et anglais principalement) pour leur faire part des derniers travaux en cours.

En 1662, la Société Royale de Londres communiquera ses observations dans la revue « Philosophical Transactions » et en 1666, l’Académie des Sciences de Paris dans la revue « Les Mémoires ».

L’Academia del Cimento a créé le premier vrai réseau international construit autour de sept villes en Italie et de quatre dans le reste de l’Europe. Mais l’église catholique persuadée que les prédictions météo, n’étant pas tirées de la Bible, ne sont que des diableries réussira à briser ce réseau satanique en 1667.

L’Académie des Sciences de Paris continue à publier les relevés de Vauban, Lavoisier et Louis Cotte dans « Les Mémoires ».

En 1717, en Allemagne, le médecin Johann Kanold fait de même dans la revue « Brerlauer Sammlung ».

En 1761, la Société Royale d’Agriculture publie aussi dans « Les Mémoires » différentes informations sur la connaissance du temps pour l’agriculture et l’élevage. En 1776, la Société Royale de Médecine, composée de 206 stations d’observation météorologique y publie aussi ses informations.

En 1780, la Société météorologique du Palatinat échange ses informations avec toutes les autres en publiant ses résultats dans sa revue « Les Éphémérides ». Ils auront été les premiers à créer un code météorologique synoptique universel mais, suite à la Révolution française, arrêteront en 1795.

Lavoisier conscient de l’utilité d’un réseau d’observation dans le monde entier pensait que si les informations étaient transmises immédiatement, on pourrait prévoir le temps 48 heures à l’avance, mais comment collecter rapidement des informations éloignées avec seulement un courrier à cheval ?

En 1791, le rêve de Lavoisier aurait pu être exaucé car Claude Chappe invente le télégraphe.

Malheureusement Napoléon Ier le réquisitionne pour en faire une arme secrète militaire.

En 1854, pendant la guerre de Crimée, de nombreux navires de la flotte alliée, dont un des plus beaux navires français, le Henri IV sont coulés par une tempête. Plusieurs centaines de Marins seront perdus.

Le ministre de la Guerre, le maréchal Vaillant, n’ayant pas supporté qu’une tempête lui démolisse ses navires demande au directeur de l’observatoire de Paris, l’astronome Urbain Le Verrier de trouver un moyen pour ne plus être surpris par les tempêtes.

Urbain le Verrier avait une théorie dite « de migration » selon laquelle une tempête (et bien d’autres phénomènes météorologiques) ne se créait pas spontanément à un endroit, mais venait de quelque part suivant un itinéraire prévisible.

Il réussira à convaincre les technocrates de l’utilité d’un réseau de transmission des mesures météorologiques par télégraphe.

Enfin la vraie météo moderne était née.

Il commencera avec 24 stations météo, et pourra diffuser des avis de prévision de tempêtes dans les capitaineries de tous les grands ports, ce qui a été un progrès considérable.

 

Le progrès continu :

 

En 1856, U. le Verrier sera en mesure d'établir quotidiennement des cartes isobariques de toute l'Europe.

En 1860, Buys Ballot (hollande) établit des lois entre les pressions atmosphériques et les vents.

En 1865, le réseau européen comprendra 59 stations.

Depuis ce système n’a pas cessé de s’améliorer.

en 1899, trois ballons-sondes lancés par Teisserenc de Bort depuis la France atteignent 13000 m et permettent d’identifier la stratosphère.

Malheureusement les sondes retombaient où elles avaient envie et il était souvent bien difficile, sinon impossible, de récupérer les enregistrements.

Il faudra attendre 1930 pour qu’un français, Robert Bureau, et un russe, Moltchanov, mettent au point des sondes stratosphériques équipées d’émetteurs radio transmettant les mesures en temps réel.

La possibilité de faire des mesures en altitude fera faire un énorme pas en avant à la météorologie.

En 1918, l’observation météo par avion fait son entrée.

À partir de 1920, la première station radio au monde diffusant la météo (trois bulletins par jour) est mise en place sur la Tour Eiffel.

Dans les années 50 on commencera à utiliser des ordinateurs et des satellites. Malheureusement les satellites seront assez inefficace car ils ne peuvent effectuer de mesures en un lieu précis qu’au moment de leur passage sur ce lieu. Problème résolu dans les années 60 avec les satellites géostationnaires.

Et les progrès dans ce domaine continuent d'année en année.

 

Il esiste de par le monde des milliers de stations météo autonomes chargées simplement de transmettre des informations en temps réel. Ci-dessous la station météo de Jaméricourt (Oise) :

 

 

 

 

Qu'est-ce que le Vent ?

 

Si vous n’aimez pas le vent, il vaut mieux envisager une autre activité que la croisière. On le trouve partout, même dans les ports. On a l'habitude de dire que : « Le vent siffle dans la rue du quai » et non pas….

 

Explication théorique :

 

Sous l’effet du soleil, la température de certaines zones augmente. Une augmentation de température se traduit au niveau atomique par l’éloignement des électrons autour de leur noyau.

Chaque molécule de gaz voit donc son volume augmenter, tout en gardant la même masse. Sa densité diminue, le gaz devient plus léger et prend de l’altitude. On dit que les gaz chauds montent.

 

De manière imagée, l’air n’appuie pas sur le sol, il y a dépression.

Une dépression se caractérise par une pression minimale à son centre (inférieure à 1000 hPa), augmentant vers la périphérie.

 

Sur le même principe, les zones d’ombre, entraînent des masses d’air froides, pour lesquelles l’air descend.

l’air appuie sur le sol, il y a Anticyclone.

Un anticyclone se caractérise par une pression maximale à son centre (entre 1020 et 1050 hPa), diminuant vers la périphérie.

 

Entre une zone de hautes pressions (Anticyclone) et une zone de basses pressions (Dépression), il se crée un déplacement de masses d’air de l’anticyclone vers la dépression. Ce déplacement d’air est appelé vent.

Du fait, entre autre, de la rotation de la terre (force de Coriolis), la direction du vent en altitude s’écarte jusqu’à 45° (sur la droite pour l’Europe) par rapport à la direction relevée au sol.

Sur la figure ci-dessous, l’air au centre d’un anticyclone (A) descend vers la surface, subissant une compression et par conséquent un échauffement.

Au sol, l’air s’écoule du centre vers l’extérieur, dévié en un mouvement circulaire. La circulation d’air s’effectue dans le sens des aiguilles d’une montre.

Pour une dépression (D), c’est le phénomème inverse qui se produit. La circulation d’air s’effectue dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

En ce qui concerne l’hémisphère sud, l’air circule dans le sens contraire des aiguilles d’une montre pour les anticyclones, et dans le sens des aiguilles d’une montre pour les dépressions.

 

De façon mnémotechnique, retenez que si vous tendez la main Droite vers la Dépression et donc l'autre main vers l'anticyclone vous aurez toujours le vent dans le nez.

C'est la loi de BUYS-BALLOT qui sera décrite plus loin.

 

Anticyclones et dépressions déplacent ainsi les masses d’air, et celle qui nous survole à un moment donné détermine le temps qu’il fait. En connaissant le sens du vent, on obtient ainsi une indication quant à l’évolution du temps à venir. C’est ce que propose la méthode Moreux :

De façon générale, les anticyclones apportent du beau temps, les dépressions quant à elles créent des perturbations associées à du mauvais temps, avec des précipitations abondantes. Ce n’est pas toujours aussi systèmatique, car en hiver, une inversion de température dans un anticyclone peut donner du brouillard et des nuages stratiformes persistants.

De plus l'hiver la dépression apporte souvent des nuages qui par effet de serre gardent la chaleur et c'est quand un anticyclone dégage le ciel qu'il fera plus froid.

Si l’on relève les valeurs de la pression atmosphérique en différents points du globe et qu’on l’on relie entre eux les points de pression identique, on obtient un série de courbes, appelées isobares.

Si la pression diminue vers le centre, c’est une dépression, tandis que si la pression augmente, c’est un anticyclone. L’ensemble de ces hautes et basses pressions dessine une sorte de carte du « relief » de l’atmosphère.

Le vent est directement déterminé par ce relief atmosphérique, puisque c’est un déplacement d’air entre des hautes vers les basses pressions.

Comme nous l’avons écrit plus haut, le vent ne circule pas en ligne droite des anticyclones vers les dépressions, car il est dévié par une force pertubatrice, la force de Coriolis.Pour prolonger l'image du relief, sa définition la plus simple est celle d'un écoulement d'air du sommet vers la vallée, autrement dit des hautes pressions (anticyclone) vers les basses pressions (dépression).

 

 

La vitesse du vent est fixée par le gradient de pression :

autrement dit, si la pression atmosphérique varie rapidement avec la distance, le vent soufflera fort, tandis qu’il sera faible dans un « marais » barométrique où cette pression reste quasiment inchangée sur de grandes distances.

En résumé, plus les isobares sont rapprochées, plus le vent soufflera fort.

 

Le vent se mesure suivant l'échelle Beaufort de force 0 à force 13. Mais à quoi correspond cette échelle ?

Pour comprendre il suffit de tracer les isobares de 5 mb en 5 mb. Nous avons compris que au plus les isobares étaient rapprochées au plus le vent était fort. Il suffit donc de mesurer la distance entre 2 isobares pour connaître la force du vent. Une différence de 100 km correspondant à un point sur l'échelle Beaufort. Au delè de Force 9 on prendra des distances plus courtes.

Par exemple F 4 correspondant à un écart de 500 km entre les isobares, si l'écart passe à 300 km, (diminution de 200 km) le vent passera à F 6.

Rappel du tableau des forces de vents :

  

FORCE

V.(nds)

APPELLATION

OBSERVATIONS DU CAP-HORNIER

0

 

<

1

Calme

Vents à pic. Tous les huniers dehors.

1

1

à

3

Très légère brise

Petit vent. Toutes voiles et bonnettes.

2

4

à

6

Légère brise

A laisser courir vent sous vergue.

3

7

à

10

Petite brise

Navigation de demoiselle.
Les bateaux gîtent fortement.

4

11

à

16

Jolie brise

A tailler la route. La mer devient houleuse.

5

17

à

21

Bonne brise

Cacatois serrés. Les haubans sifflent.
C'est la « Piaule ».

6

22

à

27

Vent  frais

Cacatois et perroquets serrés. Mer forte, écume.

7

28

à

33

Grand frais

Huniers et voiles basses à 1 ris.
Les petits bateaux rentrent s'abriter.

8

34

à

40

Coup  de vent

Méchant grain. Huniers et voiles basses à 2 ris.

9

41

à

47

Fort coup de vent

Coup de tabac. Huniers volants serrés.
Tous les bateaux sont à
  la cape.

10

48

à

55

Tempête

Fort coup de tabac. Basses voiles au bas ris.

11

56

à

63

Violente  tempête

Mer démontée. Voiles de cape aux huniers.

12

63

à

64

Très violente tempête

Voiles de cape basses.

13

 

>

64

Ouragan

A sec de toile, et recommande ton âme à
Neptune et au saint de ton choix.

 

      Rappel : 1 nœud = 1,852 km/h

 

 

 

Autres explications :

 

De tous temps les gens ont tenté de trouver des explications plus ou moins empiriques à ce phénomène.

Par exemple les Grecs anciens pensaient que le Dieu Éole soufflait sur la terre.

Les Marins lui faisaient des offrandes avant une traversée afin de ne pas risquer sa colère.

De nos jours encore de nombreuses personnes ont des croyances diverses et variées (et qui n'engagent qu'elles) pour expliquer le vent.

Pour tenter de s'en faire une idée, nous avons demandé leur avis à un panel de personnes représentatives soigneusement sélectionnées. Les diverses explications obtenues diffèrent quelque peu entre elles. À vous de faire le tri et de vous forger votre propre opinion.

 

- Opinion du plaisancier

- Opinion du Clergé

- Opinion d'un capitaine de la Marchande

 

 

 

Lire la carte météo

 

La carte isobarique figure le relief de la pression atmosphérique. La carte ci-dessous comporte les six figures isobariques majeures.

 

 

Le champ de pression pouvant être décrit comme un relief, la carte météo traduit, avec ses figures isobariques, ces « sommets » et ces « creux ». Du fait de la rotation de la terre, tout déplacement à sa surface est soumis à la force de Coriolis (maximale près du pôle, nulle à l'équateur). Perpendiculaire audit mouvement, elle le dévie sur sa droite dans l'hémisphère Nord et sur sa gauche dans l'hémisphère Sud. Au lieu d'une ligne droite, perpendiculaire aux isobares, l'air suit ainsi la «pente» de l'anticyclone, du centre vers sa périphérie, et en fait le tour dans le sens des aiguilles d'une montre - pour l'hémisphère Nord - avant de s'enrouler dans la dépression, dans le sens inverse (sens cyclonique).  Autrement dit, des anticyclones et des dépressions, on déduit la force et la direction du vent (avec des corrections liées à la courbure des isobares ou à la latitude).

Remarque : Les unités de pression les plus courantes sont le Pascal (Pa), le bar et l’atmosphère (nous ne parlerons pas ici de la livre par pouce carré utilisée par les anglo-saxons, si ça vous amuse, faites les calculs vous-mêmes !). Une atmosphère (peu utilisée en météo) vaut environ un bar.

1 bar = 100 000 Pa.

0,001 bar = 100 Pa

1 millibar = 1 hPa

Le millibar et l’hectopascal sont dons deux unités équivalentes.

 

Le relief du ciel :

 

1) La carte.

À un instant donné, la pression atmosphérique, mesurée en hectopascals (hPa), variant en différents points d'une même surface horizontale, la carte des masses d'air s'apparente à une représentation du relief du ciel.

 

2) L'isobare.

Au niveau de la mer (« en surface », où l’altitude est constante à 0 mètre, tous les points ayant

une même pression à un instant donné sont reliés par des lignes d'égale pression, baptisées isobares, tracées de 5 en 5 hPa.

 

    

1                                                               2

 

Les figures « Hautes » :

 

1) Les anticyclones.

Les isobares supérieures à 1015 hPa - l'isobare 1015 hPa symbolisant la pression moyenne - dessinent des sommets, baptisés hautes pressions ou anticyclones. Avec une pression de 1030 hPa, l'anticyclone est ici élevé.

 

2) Les dorsales.

Ce sont des avancées hautes (anticyclones) dans les zones de basse pression. Dans le cas présent, la dorsale anticyclonique de 1020 hPa est étendue sur une zone vaste comme deux fois le golfe de Gascogne.

 

3) Les marais barométriques.

Ce ne sont déjà plus des figures isobariques hautes, mais des zones pression moyenne. Pour conserver l'image du relief, ce sont des plateaux ou des plaines dont la pression est uniforme.

 

    

1                                                               2

3

 

Les figures « Basses » :

 

1) Les dépressions.

Les isobares inférieures à 1015 hPa dessinent des creux, qualifiés de basses pressions ou dépressions, voire de minima dépressionnaires. Avec 990 hPa, il s'agit ici d'un creux relativement modéré.

 

2) Les talwegs (ou thalwegs).

Ce sont des vallées entre deux zones hautes, en quelque sorte des vallées d'altitude. Ici, le talweg est à 1010 hPa.  Il est entre une dorsale et un anticyclone).

 

3) Les cols.

Ce ne sont déjà plus des figures isobariques basses, mais des zones de pression moyenne. Les cols sont ainsi des secteurs de pression relativement basse entre deux zones franchement plus basses ou plus hautes.

 

    

1                                                               2

3

 

La pression et le vent :

 

1) Le vent.

Pour prolonger l'image du relief, sa définition la plus simple est celle d'un écoulement d'air du sommet vers la vallée, autrement dit des hautes pressions (anticyclone) vers les basses pressions (dépression).

 

2) Le vent synoptique.

C'est celui à l'échelle globale des phénomènes météorologiques. Sur mer (au large), il sort des anticyclones et rentre dans les dépressions, selon un angle d'environ 15° par rapport aux isobares.

 

3) La loi de Buys-Ballot.

Déduction de ce qui précède, elle édicte le principe suivant : face au vent, un observateur a toujours les hautes pressions sur sa gauche et les basses pressions sur sa droite (hémisphère Nord).

 

    

1                                                               2

3

 

Les fronts :

 

1) Le front chaud.

Entre l'air polaire et l'air tropical, le front polaire génère des perturbations. L'air chaud - plus léger - passe au-dessus de l'air froid. La trace au sol de la surface les séparant est le front chaud.

 

2) Le front froid.

Quand l'air froid pénètre en coin à la base de l'air chaud, il le pousse devant lui et le contraint à s'élever au-dessus de la surface frontale les séparant, dont la trace au sol est le front froid.

 

3) Le front occlus.

Lorsque le front froid rattrape le front chaud, il y a occlusion (souvent quand la perturbation arrive sur l'Europe).Le front occlus étant rejeté en altitude, la perturbation meurt progressivement.

 

    

1                                                               2

3

 

Le vent :

 

1) Le vent nul.

Plus les isobares sont rapprochées, plus la « pente » est forte entre anticyclone et dépression - plus le gradient de pression est élevé - et plus le vent est fort. Sans gradient, il est nul, comme ici.

 

2) Le vent d'Ouest 1 à 2 nœuds.

Comme indiqué ci-dessus, le vent synoptique se déduit du tracé des isobares et se traduit sur une carte de champ de vent. Il est ici d'Ouest 1 à 2 nœuds.

 

    

1                                                               2

 

 

3) Le vent d'Ouest 5 nœuds.

Pour chaque vecteur de vent, la flèche indique la direction d'où souffle le vent. Elle est associée à des barbules (du côté d'où vient le vent) qui en indiquent la force (ici, Ouest 5 nœuds).

 

4) Le vent de Sud-Ouest 10 nœuds.

Cette symbolique est codifiée et normalisée par l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Sur toutes les cartes de champ de vent du monde, le vent est ici de Sud-Ouest 10 nœuds.

 

    

3                                                               4

 

5) Le vent d'Ouest 25 nœuds.

L'association des barbules de 5 et 10 nœuds gradue ainsi l'ensemble de l'échelle de la force du vent. Il est ici d'Ouest 25 nœuds. Le point au départ du vecteur n'est pas toujours figuré.

 

6) Le vent d'Ouest 50 nœuds.

Le triangle noir vaut 50 nœuds et correspond à un fort gradient de pression, c'est-à-dire à des isobares très resserrées.

 

    

5                                                               3

 

 

 

Perturbation océanique

 

 

Entre l'air arctique (glacial, sec, très stable) et l'air tropical (chaud, humide, plutôt instable), le front polaire est la surface séparant ces masses d'air très contrastées où se produisent nombre des échanges thermiques régulateurs de là planète. Dans la partie haute de la troposphère circulent de violents courants d’Ouest en Est. Séparant l'air chaud de l'air froid, les jets ondulent en altitude, entre 40° et 60° de latitude, et transportent des tourbillons. En surface, ceux-ci donnent naissance à des perturbations du front polaire. Si la dépression fait normalement référence au minimum dépressionnaire, la perturbation désigne (de l'avant vers l'arrière)- l'air froid antérieur, suivi du front chaud, du secteur chaud (pointe d'air chaud restée au niveau du sol), du front froid et de l'air froid postérieur, avec le système nuageux associé.

 

La naissance de la perturbation :

 

1) Le front polaire.

Déformé par les poussées des masses d'air arctique et tropical, il ondule. Un tourbillon se forme en sens inversé des aiguilles d'une montre et une dépression naît alors à la pointe de l'air chaud.

 

2) L'air.

Chaud, il veut repousser l'air froid. Plus léger, il passe au-dessus du front chaud les séparant.

Tandis que l'air froid pénètre en coin à la base de l'air chaud et le contraint à s'élever au-dessus du front froid.

 

    

1                                                               2

 

La perturbation au jour « J » :

 

1) L'analyse.

L'analyse en surface (J à 12 h TU) indique un vaste anticyclone 1020 hPa sur la Méditerranée centrale et une dépression 960 hPa au Sud-Ouest immédiat de l'Irlande, avec une vaste perturbation associée.

 

2) Une dépression naît.

À 975 hPa, elle se forme au sud du Groenland. Théoriquement, elle devrait entamer son déplacement vers l'Est, avec une composante Nord ou Sud, en se développant sur des centaines de milles.

 

3) La perturbation d'Irlande.

Très creuse, étendue, et se déplaçant lentement vers le Nord-Est, elle génère un important coup de vent de Sud-Ouest sur le proche Atlantique, d'une intensité maximale près de son centre.

 

    

1                                                               2

3

 

La perturbation à « J + 1 » :

 

1) L'analyse.

Vingt-quatre heures plus tard, la carte d’analyse en surface de J + 1 à 12 h TU montre la dépression 975 hPa se comblant très lentement sur l'Irlande où elle reste quasi stationnaire mais toujours étendue.

 

2) Une dépression naît, l'autre meurt…

Celle de Terre-Neuve (995 hPa) se comble en descendant vers le Sud-Ouest, laissant un vaste col dans son Est. Une autre dépression se creuse (1010 hPa) à l'extrême Ouest, par 40° N.

 

3) La perturbation d'Irlande.

Elle continue de générer 30 nœuds de vent de Sud-Ouest, avec une composante plus Ouest sur le proche Atlantique et la mer d'Irlande, et plus Sud sur l'Ouest de la Manche (courbure des isobares).

 

    

1                                                               2

3

 

La perturbation à « J + 2 » :

 

1) L'analyse.

À J + 2 (12 h TU), elle indique peu de changement pour les deux perturbations du Nord, se comblant lentement sur place. Plus inquiétante est la dépression à 1000 hPa qui s'est creusée par 45° N et 15° W.

 

2) La perturbation associée.

Son front chaud touche le golfe de Gascogne, tandis que l'avis de tempête sévit du cap Finisterre à la pointe de Bretagne. La veille à la même heure elle s'épuisait et ne menaçait guère !

 

3) À l'Ouest.

En arrière de la dorsale du puissant anticyclone (1025 hPa) qui barre l'océan, des Açores au Portugal, la perturbation (1005 hPa) aperçue le jour précédent sera-t-elle bloquée ou trouvera-t-elle le passage ?

 

    

1                                                               2

3

 

La perturbation à « J + 3 » :

 

1) L'analyse.

Confirmant une décantation très lente au Nord de 50° N, elle souligne la rapidité de la perturbation de la veille qui se trouve sur le Cotentin à 12 h TU, ayant traversé le golfe de Gascogne et la Bretagne.

 

2) À l'arrière du front froid.

L'air instable entretient un violent flux de Nord-Ouest sur la Bretagne (rafales à 60 nœuds).

Derrière, l'anticyclone grossit, une dorsale gagnant le golfe de Gascogne et la mer d'Irlande.

 

3) Au large.

Sur l'Ouest de l'Atlantique Nord, la perturbation - creusée à 990 hPa, et désormais par 50° N et 40° W - semble pouvoir passer, quitte à devoir infléchir sa trajectoire vers le Nord-Est à cause de l'anticiclone.

 

    

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La perturbation à « J + 4 » :

 

1) L'analyse.

Elle témoigne d'une nouvelle situation synoptique. Alors que l'anticyclone s'installe sur le Sud-Ouest de la France, celui des Açores est rejeté sous le 40ème  parallèle, laissant le champ libre à la dépression.

 

2) La dépression.

S'étant encore creusée (985 hPa), elle s'est surtout étendue, en se déplaçant vers l'Est-Nord-Est à une vitesse assez « standard » de 25 nœuds. Par 52° N et 25° W, elle est néanmoins en train de dépérir.

 

3) L'occluslon.

Elle se développe au quatrième jour de la perturbation. Le front froid ayant progressé plus vite que le front chaud, il l'a rattrapé. Le front occlus étant rejeté en altitude, la perturbation se comble.

 

    

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La perturbation à « J + 5 » :

 

1) L'analyse.

La carte du modèle Arpège de J + 5 à 12 h TU donne un autre éclairage de la situation en surface, en cumulant notamment les isobares au niveau de la mer et le vent à une altitude de 10 mètres.

 

2) La dépression.

Se comblant lentement (995 hPa), la dépression est maintenant au Sud-Ouest de l'Irlande. L'enroulement cyclonique des vents étant nettement plus fort autour de celle qui se creuse au Sud de Terre-Neuve.

 

3) L'anticyclone.

À contrario, le gradient de pression étant plus faible, les vecteurs de vent sont moins marqués autour de l'anticyclone des Açores (1025 hPa) qu'ils contournent dans le sens des aiguilles d'une montre.

 

    

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Le Langage des Nuages

 

L'observation des nuages combinée avec celle du vent et du baromètre, sans être aussi précise qu'une photo satellite, donne de précieuses indications au Marin. Savoir les identifier et les interpréter évite souvent de se laisser surprendre par un grain ou un coup de tabac.

Ci-dessous nous verrons les caractéristiques de quelques nuages.

Toutefois, il n’est pas possible de rédiger un simple tableau disant que tel nuage annonce tel temps.

De nombreux autres facteurs, trop complexes pour êtres décrits en quelques pages interviennent, la direction et la vitesse du vent à différentes altitudes, la température, le gradient de pression, la saison, etc…

Par exemple le même nuage, suivant sa couleur (sa luminosité) et son altitude peut annoncer soit un petit crachin, soit une chute de neige.

Ci-dessous une liste de quelques nuages caractéristiques, et quand c’est possible, une interprétation.

Apprenez à les reconnaître, observez-les, vous découvrirez bien des choses.

 

Altocumulus Cumuliforme :

Sur la première photo, les Altocumulus sont difficiles à distinguer des Cumulus, seule leur altitude, autour de 5000 m permet de les différentier. Sur la seconde on voit mieux les flocons sur la gauche et les importantes formations cumuliformes sur la droite.

L'Altocumulus sera souvent suivi du redoutable Cumulonimbus.

 

    

 

 Altocumulus Cumuliforme Castellanus :

On distingue bien les flocons et quelques formations cumuliformes.

 

 

Altostratus Duplicatus :

En hiver, ce nuage fait suite au Cirrus et au Cirrostratus. La pluie est imminente (on voit déjà quelques Altocumulus). En été, il succède souvent directement au Cirrus.

Il sera souvent suivi du redoutable Cumulonimbus.

 

 

Altostratus Lenticulaire :

À gauche on reconnaît la forme caractéristique de l'Altostratus Lenticulaire, à droite un Cumulus Fractus dont l'altitude est nettement inférieure. Il sera pratiquement toujours suivi du redoutable Cumulonimbus.

 

 

Cirrus :

Ce nuage annonce l'arrivée du mauvais temps (d'autant plus imminente que le nuage est rapide). Si le nuage est très les, le mauvais temps peut n'arriver que dans 2 ou 3 jours. Il sera souvent suivi du redoutable Cumulonimbus.

 

 

Cirrus Incinus :

Si son arrivée coincide avec une baisse de la pression atmosphérique, le mauvais temps arrive. Vu le soir avec une pression athmosphérique assez élevée et stable, la journée du lendemain sera ensoleillée.

 

 

Cumulonimbus :

Sur la photo de gauche, on distigue bien la pluie en dessous de ce nuage par les traces sombres en deux endroits.

C'est le nuage le plus craint des Marins. Il annonce généralement de joyeuses festivités comme les pluies torentielles, les orages, la grêle, les forts coups de tabac, et souvent pire...

Il n'est aimé de personne, Poseïdon lui même pique des rages épouvantables à sa vue (durement subies par les navires se trouvant là).

 

    

 

Cumulonimbus Calvus :

On remarque sur le dessus la forme caractéristique en enclume en train de se former. En quelques minutes il peut se transformer en Cumulonimbus Capillatus.

 

 

Cumulonimbus Capilatus :

Sur la photo de gauche, le Cumulonimbus Capillatus est vu de loin, sur celle de droite on voit encore l'enclume qui a un aspect différent de celui du reste du nuage. Elle est constituée de cristaux de glace.

 

    

 

Cumulus Congestus :

Si le Cumulus Congestus aussi gonflé que celui de la photo apparait le matin, le Cumulonimbus arrivera certainement dans l'après-midi.

La plupart des Cumulonimbus se forment à partir de Cumulus Congestus qui ont subi un refroidissement parce que leur altitude a augmenté.

 

 

Cumulus Humilis :

Occupant une faible surface du ciel, ce nuage annonce le beau temps.

 

 

Cumulus Déchiqueté, Cirrus et Cirrostratus :

 

 

Stratocumulus :

Le Sratocumulus annonce souvent la venue de petites averses courtes.

 

 

 

Avertissement :

Cette rubrique contient des extraits de textes d'Olivier Chapuis et de l'ouvrage de Météorologie Marine de R. Mayençon ainsi que des illustrations de provenance Météo France.

 

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