L E   M O U I L L A G E

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Le langage :

Les navires de haut bord sont généralement gréés de deux lignes de mouillage comprenant chacune de 8 à 14 maillons, les maillons sont reliés entre eux par des mailles démontables, les lignes de mouillage étant stockées à bord dans un compartiment appelé « puits aux chaînes » sur les navires de haut bord ou « baille à mouillage » sur les unités plus petites (navires de moins de 20 mètres). 

 

Mouiller un navire est l’action consistant à mouiller l’ancre correctement, de façon à ce qu’elle tienne et que le navire ne courre aucun risque pendant la durée du mouillage.

Suivant les circonstances on utilisera une ancre ou deux.

La manœuvre pourra se faire à la voile ou au moteur.

Attention : Les termes marins sont généralement très précis, à une exception près (celle qui confirme la règle), il s’agit du mot : « MOUILLAGE » qui a plusieurs sens : l’action, le lieu et le matériel.

Exemples :

L’ACTION : Le mouillage a été difficile.

LE LIEU : Je connais un bon mouillage à l’abri du noroît.

LE MATÉRIEL : J’ai un mouillage de rechange (il s'agit de l'ensemble : ancre + chaîne + orin).

Ce n’est pas un problème, car d’après le contexte on n’a aucun mal à comprendre de quoi il s’agit.

En poussant à l’extrême on pourrait dire : « On s’est exercé au mouillage dans un mouillage bien abrité avec un mouillage très lourd ».

 

Les ordres :

Un équipier est au poste de mouillage et donne les ordres à celui qui est à la barre. En effet, c'est à lui de diriger la manœuvre.

ORDRE

SIGNIFICATION

MANŒUVRE À EFFECTUER

« Maillon »

Il reste 1 maillon (15 brasses) de chaîne à remonter.

Avant lente (très lente) dans la direction du mouillage.

« À pic »

L’ancre est « à pic », c'est-à-dire à la verticale du navire.

Casser l’erre afin de ne pas « remouiller » dans l’autre sens.

« Dérapée »

L’ancre n’est plus accrochée au fond.

Maintenir une erre nulle quelques instants afin d’éviter de raccrocher l’ancre.

« Haute et claire »

L’ancre n’est plus sur le fond, n’est plus crochée à rien et est à portée de vue

Commencer à faire route lentement.

« À poste »

L’ancre est correctement rangée dans la baille à mouillage (la ligne de mouillage aussi).

Manœuvre terminée. En avant toute !

Faire route normalement.

 

 

 

 

 

 

 

 

1) À LA VOILE

 

C’est moins polluant et beaucoup plus élégant que la manœuvre au moteur, mais beaucoup moins pratique si vous ne connaissez pas le lieu et devez sillonner et « sonder » la zone à la recherche du meilleur poste de mouillage.

Il faudra que la configuration de la côte se prête à une arrivée au près serré, et qu’ensuite, pour que la chaîne soit correctement déployée, vous puissiez « culer » au vent debout, car toute autre allure risquerait de provoquer une rencontre indésirable entre la ligne de mouillage et le safran ou la quille (sans parler de l’hélice).

Il est beaucoup plus difficile de casser l’erre et de faire culer un navire de la classe du Dufour 45 ou du Feeling 486 qu’un petit 7 ou 8 m.

De plus, si le vent et le courant ne sont pas dans le même sens, surtout à mi-marée, il y a de fortes (mal)chances pour que le navire n’évite pas bout au vent. Dans ce cas carguer les voiles risque de devenir une entreprise plutôt musclée surtout si vous avez plus de 50 ou 60 m² de toile à étouffer.

Conclusion : La manœuvre est belle mais délicate et nécessite un équipage bien entraîné.

 

 

 

 

 

 

 

2) AU MOTEUR

 

C’est évidemment beaucoup plus facile bien que moins élégant. Vous aurez pris soin d’avoir ferlé toutes les voiles avant de commencer la manœuvre. Il conviendra quand même de manœuvrer avec précision pour éviter de prendre la ligne de mouillage dans l’hélice.

 

 

 

 

 

 

 

3) À L'ANNEXE

 

Dans certains cas qui seront vus plus loin, on peut trouver avantageux d'utiliser l'annexe pour porter le mouillage.

Dans ce cas il faut absolument embarquer l’ancre et toute la chaîne en tas « bien pensé » sur l’annexe qui n'est relié au navire que par le câblot.

On mouille l’ancre à l’endroit choisi et on dévide la chaîne tout en s’éloignant de l’ancre et en se rapprochant du navire (les flemmards restés à bord du navire peuvent aider en tirant sur le câblot pour ramener l’annexe).

Il faudra exercer une bonne traction sur la ligne de mouillage depuis le navire pour crocher l’ancre.

La même chose peut se faire à pied sur une plage à marée basse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est la surface que parcourra le navire en tournant autour de son ancre pendant toute la durée du mouillage.

Si le courant est prépondérant sur le vent (ce qui est le cas la plupart de temps car on a tendance à mouiller dans les zones abritées du vent pour se protéger de la houle) il parcourt un arc de cercle ou d’ellipse de telle sorte que 6 h plus tard il se retrouve exactement dans la position opposée de celle du début.

Dans ce cas tous les navires évitent en même temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

LE LIEU !

 

Un bon lieu de mouillage doit remplir les conditions suivantes :

- Zone autorisée au mouillage.

- Ne pas gêner les autres bateaux.

- Ne faire courir aucun risque à son navire (et aux autres non plus).

 

Si le mouillage doit durer longtemps, si par moment tout le monde sera à terre, si vous devez y passer une nuit, il faudra prendre beaucoup plus de précautions que s’il s’agit d’un mouillage de courte durée avec constamment quelqu’un à bord prêt à lancer le moteur en cas de problème.

Il faut déterminer quelle sera la zone d’évitage de notre navire, mais il est aussi important de bien penser à la zone d’évitage des autres navires par rapport à la notre, eux-aussi ils bougeront !

 

Le calcul de marée doit avoir été fait afin de savoir s’l est possible re rester au même endroit ou si à un moment on devra déplacer le navire.

Nous verrons plus loin que pour qu’un mouillage tienne bien par fort courant, la longueur de chaîne dévidée sur le fond doit être de cinq fois la profondeur.

 

Par exemple, avec un Gib’Sea 126, l’après-midi du 19 septembre 2005, vous décidez (sans réfléchir) de mouiller près de l’île de Cézembre.

Attention, pour suivre les calculs suivants il est indispensable de connaître les calculs de marées. Les résultats seront tous arrondis à 10 cm et 10 mn près dans le sens de la sécurité.

Pour le 19/09/05, la Basse Mer est de 0,75 m à 15h54 et la Pleine Mer de 13,20 m à 21h13.

Le coefficient est de 111, donc le courant sera fort. Conclusion : Chaîne = 5 fois la profondeur.

Le tirant d’eau de ce navire est de 2,40 m et en prenant un Pied de Pilote de 0,50 m, il faut avoir 2,90 m d’eau pour éviter un échouage.

La Basse Mer étant à 0,75 m, il faut mouiller en un point où la sonde-carte est au minimum de 2,20 m.

À 21h13 (Pleine Mer) la marée sera de 13,20 m + 2,20, la profondeur réelle sera de 15,40 m.

Cela nous donne une longueur de chaîne de 77 m (plus le câblot) !!!

On peut, bien sûr, avoir transformé le poste avant en baille à mouillage et avoir embarqué 80 m de chaîne, mais si ce n’est pas le cas, il faudra donc déplacer le mouillage pendant le flot.

Si la longueur de chaîne est de 25 m, on peut tenir jusqu’à ce que la hauteur d’eau soit de 25 / 5 = 5 m

moins les 2,20 m de sonde-carte.

Donc dès que la hauteur-marée est de 2,80 m, il faudra déraper le mouillage et se rapprocher de la côte jusqu’à retrouver un fond de 2,90 m.

Et recommencer ceci chaque fois que la marée aura montée de 2,10 m de plus.

On dérapera donc le mouillage à 17h10 pour chercher un nouveau fond de 2,90 m plus près de la côte, puis encore à 18h, puis à 18h30, à 19h10 et enfin à 19h50.

À partir de 23h50, il faudra cette fois commencer à s’éloigner de la côte pour éviter l’échouage

Vous aurez passé une après-midi très sportive et aurez compris tout l’intérêt de choisir un bon mouillage.

 

Il ne suffit pas de connaître la profondeur de l’eau à l’endroit où l’on mouille, mais dans toute la zone d’évitage  afin d’éviter de se faire drosser sur un écueil ou un haut fond.

 

Quand on compare sa zone d’évitage à celle des autres navires afin d’éviter les abordages, il faut aussi penser que votre chaîne, en évitant, se déplacera à raz du fond et, risque de « balayer » la petite ancre de la barque de pêche à côté de vous, soit elle décrochera son ancre du fond, soit elle l’accrochera et l’emportera, soit elle s’emmêlera avec.

 

Si vous êtes équipés pour et si vous savez le faire (ou n’importe qui d’autre dans l’équipage) il n’est pas inutile de descendre sur l’ancre pour vérifier son bon crochage et éventuellement défaire un surpattage ou un surjalage.

 

Dans l’exemple ci-dessous les longueurs de mouillages ont été choisies de façon à éviter tout risque d’abordage et de « balayage » des autres ancres..

 

Si l’effet du vent n’est pas négligeable devant l’effet du courant, l’angle d’évitement de chaque navire est différent et dépend de son fardage. Il faudra en tenir compte afin d’éviter tout risque.

Il faudra s’assurer aussi que pendant son évitage le navire ne s’approche pas trop d’un haut fond ou d’un écueil.

Sur les lacs ou les mers sans courant (il paraît que ça existe), le mieux est de se tenir suffisamment éloigné des autres navires car il devient impossible de déterminer à l’avance la position de chacun.

 

 

 

 

 

 

 

 

LE MATÉRIEL !

Il est composé d’une ancre (ou plus dans certains cas), d’une chaîne et d’un câblot (anciennement en chanvre, aujourd'hui en nylon).

Sur un navire de location, généralement le matériel est adapté, ce qui n’empêche pas le chef de bord de vérifier avant le départ pour au besoin faire changer un matériel qui lui paraît inadapté.

 

 

 

 

 

 

 

1) L'ANCRE

 

ANCRE À JAS

ANCRE GRAPPIN

ANCRE À BASCULE

ANCRE SOC DE CHARRUE

              

Le choix de l’ancre, son poids, son type, ainsi que celui de la ligne de mouillage interviendront beaucoup dans la bonne « tenue » du mouillage.

Le choix d’une ancre dépend du navire, de la nature du fond, des conditions climatiques (vent, courant) et du type de mouillage que l’on désire faire.

Quand une ancre chasse (glisse sur le fond), certaines continuent à « crocher », donc à offrir une résistance constante limitant la dérive du navire tandis que d’autres décrochent brutalement libérant le navire aussi sûrement que si la ligne de mouillage s’était rompue

Par exemple un Gib’Sea 84 peut se contenter d’une ancre de 12 kg, mais un Sun Magic 44 a besoin d’une ancre de 20 kg.

 

TENUE SUIVANT LE FOND

TYPE D'ANCRE :

À JAS

 GRAPPIN

 À BASCULE

SOC DE CHARRUE

PLATE Type « AB »

Sable

+ + + +

-

+ + + + +

+ + + +

- -

Vase

+ + + +

- -

+ + + + +

+ + + +

- -

Gravier

+ + + +

+ +

-

+ + + + +

- -

Galets

+ + + +

+ +

-

+ + + + +

- -

Herbier, Algues

+ + + +

+ + +

- - -

+ +

+ +

Roche

+ + + +

+ + +

+

+ + + +

+ + + +

 

 

RISQUES

TYPE D'ANCRE :

À JAS

 GRAPPIN

 À BASCULE

SOC DE CHARRUE

PLATE Type « AB »

Surpattage

Oui

Oui

Oui

Très rare

Oui

Surjalage

Oui

Non

Non

Non

Non

Si elle Chasse

Résistance Constante

Décrochement brutal

Résistance Constante

sauf sur galets et roches où il y a risque de décrochement brutal

Résistance Constante

Décrochement brutal

 

 

CARACTÉRISTIQUES DIVERSES

TYPE D'ANCRE :

À JAS

 GRAPPIN

 À BASCULE

SOC DE CHARRUE

PLATE Type « AB »

Facilité de rangement

- -

+ +

+

+ / -

+ + + +

Facile à manœuvrer

- -

+ / -

+

+ + +

+ + +

Prévue pour un navire

Lourd

Léger

Tous

Tous

Aucun

REMARQUES

Utilisée généralement sur les navires jaugeant plus de 20 tonneaux.

Elle tient bien... tant que le navire est TRÈS léger et le courant insignifiant.

Peut s'engorger avec des algues, des graviers, des coquillages, etc...

Certainement la meilleure

Très pratique comme presse-papier ou serre-livre.

 

 

 

 

 

 

 

2) LA LIGNE DE MOUILLAGE

 

Elle est composée d’une chaîne et d’un câblot (aussière autrefois en chanvre, aujourd’hui en nylon).

Pour une tenue correcte du mouillage, la chaîne doit avoir une longueur minimum égale à 5 fois la profondeur. On peut se contenter de 3 fois la profondeur si le courant est très faible par marée de faible coefficient.

Un calcul de marée est souvent nécessaire pour savoir si l'on a assez de chaîne pour  que le mouillage tienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 L' ACTION !

 

1) MANŒUVRE À LA VOILE

Le mouillage a été préparé.

Ferler le foc, et sous Grand-Voile seule arriver au près, puis casser l’erre bout au vent à l’emplacement choisi.

Sitôt l’erre nulle, mouiller l’ancre. Au moment où elle touche le fond, laisser filer 2 ou 3 mètres de chaîne, bloquer et attendre que le navire « croche » l’ancre en culant, puis laisser filer une longueur de ligne de mouillage égale à un peu plus de 6 fois la profondeur (5 longueurs de chaîne posées sur le fond plus la longueur rejoignant le navire).

On peut aider le navire à culer en poussant sur la bôme de façon à mettre la Grand-Voile à contre.

La ligne de mouillage doit être dévidée à la vitesse à laquelle le navire cule car si on dévide tout d’un coup, la chaîne risque de se mettre en tas (l’ancre sera mal crochée) et de provoquer un surpattage ou un surjalage.

ANCRE À JAS SURPATTÉE

ANCRE À JAS SURJALÉE

                                    

Tourner la ligne et c’est fini.

Si le mouillage doit durer longtemps ou si la houle est forte, afin de ne pas faire souffrir le davier, il vaut mieux frapper une aussière sur la ligne de mouillage et la tourner de façon à ramener la tension sur un écubier ou un taquet.

Prendre un alignement ou quelques relèvements afin de s’assurer que l’ancre ne chasse pas. Il est bon aussi de s’assurer que les autres navires ne chassent pas au risque de vous aborder.

 

 

 

 

 

 

 

2) MOUILLAGE SIMPLE

 

Comme son nom l’indique, c’est le plus simple (et aussi le plus courant). On utilise une seule ancre.

Amener le navire au vent debout à erre nulle suivant la manœuvre décrite ci-dessus à l’endroit choisi et on mouille l’ancre.

 

 

 

 

 

 

 

3) MOUILLAGE AVEC DEUX ANCRES

 

Si les conditions sont telles que l’on n’a pas confiance dans un mouillage simple, on peut mouiller 2 ancres.

Cette manœuvre est souvent très délicate, voire impossible à la voile et il faudra la plupart du temps utiliser le moteur.

Une solution de rechange (sauf pour empenneler) sera de mouiller une ancre comme un mouillage simple et d’aller mouiller la seconde avec l’annexe.

 

 

 

 

 

 

 

4) L'AFFOURCHAGE

 

Si l’on n'est pas sûr de tenir avec une seule ancre (vent, courant, risque de chasse de l’ancre) on affourchera.

En plus de sa meilleure tenue que le mouillage simple, l’affourchage a l’avantage d'avoir une zone d'évitage plus petite, car en forme d’ellipse.

2 ancres sont placées « en fourche » sur des branches de longueurs égales disposées sur le fond de façon à faire un angle d’environ 30°.

Les deux ancres devront être mouillées l’une après l’autre, donc la longueur de chaque branche de la fourche doit être suffisante pour qu’après avoir croché la première ancre, on puisse déplacer le navire sur le deuxième emplacement pour mouiller la seconde ancre.

On fera cette manœuvre au moteur.

 

 

 

 

 

 

 

5) MOUILLAGE EN PLOMB DE SONDE

 

C’est un affourchage dont une seule ancre a été crochée et l’autre simplement mouillée avec sa chaîne en tas dans la direction d’où est supposé venir par exemple un coup de vent. Au moment où le navire évitera ce coup de vent, l’ancre crochera.

Afin d’éviter les surpattages ou surjalages, on peut, au lieu de lâcher la chaîne en tas, prendre la bitture à bord avec la chaîne.

PRENDRE LA BITTURE

 

S'il y a de la houle, les coups de roulis risquent d'emeller la chaîne. Pour la maintenir en place on attachera les spires jointives entre elles avec une garcette très fine qui cassera facilement à la première traction  (par exemple un brin de laine ou du fil à voile).

La chaîne se dévidera d’elle-même au moment du coup de vent. En plus, quand elle se dévidera, le bruit alertera l’équipage qui pourra venir vérifier la manœuvre.

La manœuvre peut se faire à la voile comme pour le mouillage simple, ou au moteur.

 

 

 

 

 

 

 

6) L'EMPENNELAGE

 

L’empennelage consiste à mettre 2 ancres sur la même ligne de mouillage, la plus légère étant à l'extrémité, la plus lourde à 2 ou 3 m sur la chaîne. Si l’on fait le contraire, la petite ancre ne croche jamais et ne sert à rien.

Le rôle de la petite ancre (celle de l'extrémité) est d'empêcher la grosse de décrocher. Le rôle de la grosse (ou plutôt la plus lourde) est de plaquer la chaîne. Elle assure la plus grosse part de la tenue du mouillage.

Ce type de mouillage a une tenue exceptionnelle à condition que le navire n’évite pas, car dans ce cas, le point de rotation se situant sur la grosse ancre, la petite n’étant plus dans l’alignement n’aurait plus aucune utilité

Ce mouillage est très intéressant si l’on doit étaler un vent violent (prépondérant sur le courant) et de direction constante ou si l’on se trouve en un lieu où un courant violent a une direction à peu près constante pendant la durée de votre mouillage. C’est le cas dans de nombreux chenaux où le courant s’inverse seulement au moment de l’étale et garde à peu près la même direction pendant 6 heures, par exemple le Raz-Blanchard, le Goulet de la Mer d’Iroise, certains endroits du Golfe (notamment près de Port-Navalo), Le Solent (Nord de Cowes), etc…

La manœuvre peut se faire à la voile comme pour le mouillage simple, ou au moteur, avec quelques précautions supplémentaires pour bien crocher. Cette fois-ci, on mouille la première ancre au moment où le navire commence à culer, puis la chaîne et la seconde ancre tout en culant, puis 2 ou 3 mètres de chaîne après que la deuxième ancre ait touché le fond, et on maintiendra la ligne de mouillage bloquée un peu plus longtemps que pour le mouillage simple afin que les deux aient bien croché avant de libérer le reste de la ligne de mouillage. Plus facile au moteur.

 

 

 

 

 

 

 

7) L'EMBOSSAGE

 

On l’appelle aussi « mouillage tête et cul ». On l’a compris, il s’agit de mouiller par l’avant et par l’arrière.

Attention, le navire ne peut plus éviter.

Ce type de mouillage est très inconfortable si l’on a le vent ou le courant de travers et ne peut être utilisé que dans les mêmes cas que l’empennelage ou alors sur les lacs ou les mers sans courant.

Quand un grand nombre de navire est mouillé au même endroit, et très proches les uns des autres, ça évitera les risques d’abordages si tout le monde est embossé. Mais si l’on aime le calme et le confort il vaut mieux chercher un mouillage plus tranquille.

Sans échouage :

À moins d’être rompu à toutes les subtilités du maniement du navire (en avant et en culant) à la voile, il vaut mieux faire cette manœuvre au moteur.

Tout en avançant bout au vent (ou au courant si c’est celui-ci qui est prépondérant), on mouille l’ancre arrière, on la croche et on laisse filer le double de la longueur de ligne de mouillage qui sera nécessaire avant de mouiller l’ancre de proue. On la croche et tout en culant et en dévidant la ligne de mouillage jusqu’à la longueur nécessaire, on embraque la sur-longueur de ligne arrière de façon à la maintenir bien raide et à éviter qu'elle ne se mette dans l’hélice.

Une autre solution consiste à faire un mouillage simple et à utiliser l’annexe pour aller mouiller l’ancre de cul.

Avec échouage :

Votre navire est de type dériveur échouable ou quillard à béquille et vous désirer échouer sur une plage.

Il faut éviter d'échouer pendant l'étale de haute mer car on risque d'avoir de grosses difficultés à dégager le navire.

La manœuvre sera beaucoup plaus simple et peut être effectuée aussi facilement à la voile qu'au moteur.

Dans ce cas on échoue toujours la proue face à la plage. Soit on mouille l'ancre de cul tout en faisant route vers la plage, soit on ira la mouiller plus tard avec l'annexe.

Une fois le navire échoué on porte, à pied, l'ancre de proue sur la plage en bien tenant compte de la longueur de chaîne et de cablôt à dévider en fonction de la hauteur d'eau à pleine mer.

 

 

 

 

 

 

 

8) MOUILLAGE AVEC ORIN

 

Sur un fond rocheux, s’il y a risque que l’ancre se coince et ne puisse plus être dégagée, on oringuera l’ancre.

L’oringuage peut se pratiquer sur le mouillage simple ou le mouillage à plusieurs ancres.

On mouille suivant la méthode décrite ci-dessus, avec en plus un orin dont une extrémité est frappée au niveau du diamant de l’ancre et l’autre est soit ramenée à bord, soit frappée sur une bouée.

 

Le fait de tirer sur l’orin aura pour action de décrocher l'ancre.

Dans le premier cas, au lieu de ramener l’orin jusqu ‘au navire, on peut aussi le frapper sur la ligne de mouillage de façon à le récupérer à bord quand on commencera à embraquer la ligne de mouillage en rapprochant le navire de l’ancre.

Quelle que soit la méthode utilisée, il faudra être ABSOLUMENT SÛR que l’orin ne s’emmêlera  pas avec la ligne de mouillage car un coup de houle ou simplement le navire en évitant risquent de décrocher l’ancre, bien sûr au moment où ça nous plaira le moins.

Sur un mouillage à plusieurs ancres le risque d’emmêler les lignes est très grand, il vaut mieux n’en origuer qu’une seule, celle qu’on jugera la plus difficile à déraper (la plus lourde dans le cas de l’empennelage, celle de l’arrière dans le cas de l’embossage).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1) SANS COURANT

:

Au moment de l’étale, et uniquement à ce moment là, on peut se contenter, s’il n’y a pas trop de vent, d’embraquer la ligne de mouillage jusqu’à amener l’ancre à pic. Sauf si l’ancre est coincée dans des rochers ou sur une épave, le fait de tirer verticalement la dérapera et on pourra la remonter à bord.

Si le mouillage est oringué, Il suffira de tirer sur l’orin pour décrocher l’ancre dès que le navire aura suffisamment avancé vers l'ancre.

Si l’on est « équipé d’un guindeau, cette manœuvre sera plus facile.

 

 

 

 

 

 

 

2) AVEC COURANT

 

Quand le courant est plus fort il faudra avancer le navire sur l’ancre, tout en embraquant la ligne puis, dès qu’elle sera à pic, remonter le mouillage.

Cette manœuvre peut être faite au moteur ou à la voile (si l’on s’en sent capable).

Si le mouillage est oringué, Il suffira de tirer sur l’orin pour décrocher l’ancre dès que le navire aura suffisamment avancé vers l'ancre.

Si l’ancre est trop solidement crochée, avancer un peu. Le fait d’exercer une traction vers l’avant décrochera l’ancre.

 

 

 

 

 

 

 

3) CAS DE PLUSIEURS ANCRES

 

On répète cette manœuvre pour chaque ancre.

Un navire n’est absolument pas manœuvrant s’il est mouillé uniquement par l’arrière. Si le navire est embossé, il faut donc remonter l’ancre de cul en premier. Attention de toujours garder la ligne suffisamment raidie afin d’éviter de la mettre dans l’hélice.

 

 

 

 

 

 

 

4) ANCRE ENGAGÉE

 

L’ancre refuse de se dégager.

Si l’on a du matériel de plongée à bord on peut être tenté de descendre la décrocher.

Attention danger ! Le risque de se faire « ferrer » comme un poisson s’il y a un coup de houle au moment précis où l’ancre est décroché est très grand. Ça peut arriver même à un moniteur de plongée parmi les meilleurs.

Ne jamais essayer de la dégager à la main.

Capeler un « parachute sous-marin » au niveau du diamant (tête) de l’ancre puis le gonfler tout en restant au courant à l’ancre et jamais sous le courant à elle.

Si le parachute a une capacité suffisante il décrochera l’ancre et pourra même la remonter à la surface.

Une manœuvre moins dangereuse, dite « ça passe ou ça casse », consiste à tirer plus fort depuis le navire en utilisant les winchs (en complément du guindeau si il y en a un à bord).

Et si rien ne réussit, on est obligé d’abandonner le mouillage. Dans ce cas, si l'on pense avoir la possibilité de revenir le récupérer plus tard, il faut laisser une longueur de ligne de mouillage suffisante en fonction du marnage et ne pas oublier de capeler une boueé à son extrémité et de noter le point exact sur la carte.

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