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B I E N O R G A N I S E R S A C R O I S I È R E |
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Une croisière s’organise plusieurs mois à l’avance.
Une organisation soigneusement préparée assez longtemps à l’avance permettra d’éviter toutes sortes de galères.
Pourquoi perdre des heures à la table à cartes à calculer des courants ou des marées si on peut l’avoir fait longtemps avant le départ ?
La réservation de location :
Afin de pouvoir choisir son (ou ses) navire(s), la période de location ainsi que le port de départ, il faut s’y prendre suffisamment à l’avance. Sinon on risque d’être obligé de se contenter de ce qu’il reste, et pas forcément dans le port d’où on avait l’intention de partir.
Ne pas oublier de préciser éventuellement au loueur le nombre d’enfants à bord afin qu’il puisse prévoir des brassières de sécurité adaptées.
Le choix des navires dépendra de :
- nombre de personnes à embarquer,
- nombre et compétences des chefs de bords disponibles,
- budget,
- navigation prévue (le même navire convenant pour du petit cabotage n’est pas forcément adapté à la hauturière).
Le choix du port dépend de :
- navigation prévue (pour aller à Cowes, une location à Cherbourg ou à Diélette est préférable à Brest ou Port-Navalo),
- présence d’un loueur sérieux dans ce port.
Le choix de la période dépend de :
- disponibilité des personnes à embarquer,
- horaires de marées. Ce dernier point est très important, en effet, si par exemple le navire doit être rendu le dernier jour avant 18 heures et que les coefficients et horaires de marrée soient tels que les seules possibilités de rentrer au port ce jour-là soient 8h à 9h et 20h15 à 21h15, vous perdrez une journée de navigation.
Le financement (hors avitaillement) :
Généralement une location se paie un mois avant le départ. Il peut être nécessaire de demander une avance à chacun.
Estimer une somme forfaitaire pour les frais de port, le gazole, le gaz, etc…
Pour info, en 2005, les frais de port d’un voilier dans un port anglais sont d’environ 15 à 20 £ (Ça dépend de sa longueur).
On peut aussi désirer avoir ses propres documents (cartes marines, pilote côtier, etc…).
L’avitaillement et le transport :
Il ne faut pas oublier les consommables tels que les piles, le liquide vaisselle, le papier-cul, une éponge pour la vaisselle, une serpillière, le sel, le poivre, l’huile, le vinaigre, les filtres à café, etc…
Ensuite il y a la nourriture et la boisson.
Suivant les habitudes, on rencontre deux méthodes : La caisse de bord ou les menus pré-établis.
- La caisse de bord consiste à demander une somme forfaitaire à chacun, à faire les couses au coup par coup quand on a besoin de quelque chose et à redemander à chacun de mettre sa pièce dans la caisse quand elle est vide.
L’avantage de cette méthode est sa souplesse. Si on décide d’aller au restaurant à une escale, l’avitaillement du navire sera adapté en temps direct.
Les inconvénients sont les risques de se retrouver sans rien à manger si quand on arrive dans un port les magasins sont fermés, ou s’ils sont ouverts mais pratiquent des prix prohibitifs ou qu’on ne puisse pas y trouver de nourriture civilisée.
De plus on ne sait pas à l’avance combien coûtera la croisière.
- La méthode des menus pré-établis est plus rigide mais met à l’abri des mauvaises surprises.
On prévoit un menu pour chaque repas et chaque jour. On fait la liste de tout ce qui est nécessaire. Sans oublier la boisson.
Ensuite en face de chaque article on note la quantité correspondant à une portion individuelle.
Il suffit de multiplier ces quantités par le nombre de personnes et de faire ses courses avant le départ dans le magasin de son choix.
Ne pas oublier dans la préparation des menus de penser à ceux qui ont un régime spécial pour raisons médicales, religieuses, personnelles ou autres. Il doit y avoir à manger pour tout le monde sans exception.
À partir de là, on peut mettre des prix en face de chaque article et savoir exactement quel sera le coût complet de la croisière.
Si on utilise un tableau Excel pour ce calcul, il resservira à chaque croisière en changeant seulement le nombre de personnes (voir ci-après tableau EXCEL téléchargeable).
Le transport aussi est important. si on se rend au port de départ en voiture, il semble évident qu'à plusieur par voiture les frais seront moins élevés.
Mais ce n'est pas au dernier moment qu'on s'aperçoit qu'un(e) équipier(e) a été oublié(e) ou que les disponibilités d'heures de départ entre des équipier(e)s supposés partir dans la même voiture sont incompatibles.
Le tableau ci-dessous (téléchargeable ou utilisable en ligne) peut vous aider à bien organiser l'avitaillement, le transport et le budget.
Le fonctionnement de ce tableau nécessite que EXCEL 2000 ou 2003 soit installé sur votre ordinateur.
Ses limites maxi permettent de gérer jusqu'à 3 navires de 12 places (36 équipiers) et 10 voitures.
La navigation :
On a décidé d’un programme théorique, avec ses escales et ses estimations des temps de navigation.
On devra vérifier la pertinence de ce programme avec les courants dont on peut déterminer avec précision les vitesses et directions. Ce calcul peut nous amener par exemple à modifier le trajet ou l’ordre des escales afin d’avoir au maximum des courants favorables.
Voir sur ce site les rubriques consacrées aux courants et aux marées.
La connaissance du lieu de navigation peut vous permettre de connaître les tendances générales de la météo à cette époque de l’année (équinoxes, solstices, …).
L’équipage devra être averti (et accepter sans réserve) le fait que ce programme n’est qu’une prévision et n’est absolument pas contractuel. Le chef de bord peut, pour raison de sécurité, à chaque instant décider de modifier ce programme, voire de l’annuler sans que personne ne puisse contester.
Vous pouvez (en utilisant par exemple les tables de calculs automatiques en ligne sur ce site) préparer des tableaux indiquant les marées et courants heure par heure pour tous les lieux utiles à votre navigation.
Le sac du Marin :
Ce n’est pas la veille du départ qu’il faudra commencer à s’inquiéter parce qu’on a pas de pull ou qu’il nous manque le ciré, Il vaut mieux s’y prendre longtemps à l’avance.
Voir sur ce site les rubriques consacrées à la préparation du sac et aux vêtements nécessaires.
Vérifier que tous les points vus ci-dessus sont clairs, que tout le monde est paré et OK.
A-t-on vraiment toutes les cartes et almanach nécessaires ?
Consulter la météo afin de connaître les tendances pour les jours à venir, la position des dépressions et anticyclones et d’essayer de prévoir leurs déplacements (Voir la rubrique sur la météo).
À ce moment, vous pouvez être amené à modifier complètement l’itinéraire prévu. Voire à annuler la croisière (il m’est arrivé d’être obligé de transformer la St.Malo-Guernesay prévue en ballade sur la Rance). Tant pis, parfois c’est Éole et Poseïdon qui commandent et il faudrait être suicidaire pour ne pas respecter leur décision.
Pendant qu’une partie de l’équipage s’occupe de l’avitaillement, il est indispensable (au-delà de l’inventaire du loueur à vérifier) de contrôler TOUT l’accastillage ainsi que l’armement de sécurité, déployez les voiles, vérifiez l’état des drisses et des écoutes, des coinceurs, des winchs, le bon fonctionnement du sondeur et de la VHF (pour le loch c’est beaucoup moins facile quand on est à quai), le mouillage, les lignes de vie, les brassières, la date de péremption des fusées, etc…
En cas de doute on peut décider de piquer une tête dans le port afin de vérifier la chaise de safran et l’hélice ou simplement l’état de la coque.
Maintenant il faut se rendre à la capitainerie afin d’avoir le denier bulletin météo. Il sera beaucoup plus précis et fiable que ce que vous avez entendu à la radio. Même hors heures ouvrables, le bulletin météo, généralement affiché sur la porte, est toujours accessible.
Ne pas hésiter à modifier, si nécessaire, le programme de croisière.
Le navire est OK.
La météo est bonne.
Les courants et marées sont favorables.
L’équipage est paré et à poste.
Parfait. Larguez les amarres, toute la toile dessus et bonne route et bon vent !