L E   S P I N N A K E R

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Le spinnaker (le spi, pour les intimes) était à l'origine une voile de course et son mode d'emploi reste marqué par cette vocation première. Voile légèrement aristocratique, elle ne se commet pas dans des manœuvres accessoires; elle ne supporte pas d'attendre et doit porter sitôt hissée (à moins d'être ferlée). Les mauvaises langues la disent capricieuse; elle est seulement éprise de plénitude et n'admet pas les demi-mesures. Sensible, elle s'évanouit facilement, au grand émoi de ses soupirants.

Le réglage de la voile en route, sa conduite dans le virement lof pour lof ont été analysés précédemment. Les manœuvres pour la hisser et l'affaler méritent une étude particulière, car elles recèlent une bonne partie des difficultés liées (du moins dans les débuts) à son utilisation.

La voile.

Les premiers spis utilisés en course ressemblaient à deux trinquettes jumelles, cousues ensemble par leur ralingue de guindant. On a été amené peu à peu à arrondir les côtés de la voile et à la creuser, pour aboutir à un triangle curviligne, bombé et symétrique verticalement.

L'angle supérieur de la voile (qui peut être de 180°) est le point de drisse, ou têtière. Les deux angles inférieurs, semblables (qui font 135° environ), sont nommés alternativement point d'amure et point d'écoute selon qu'ils se trouvent au vent ou sous le vent. Le côté de la voile qui se trouve au vent est le guindant, le côté sous le vent est la chute. Le troisième côté est la bordure.

Il existe des spis de toutes tailles, et fabriqués dans des tissus plus ou moins légers pour être utilisés dans des forces de vent différentes. Ils n'ont pas tous exactement la même forme. Un spi de largue, qui peut être porté plus près que le vent de travers, est plus plat qu'un spi de vent arrière. De même, les spis de croisière sont parfois moins creux et toujours plus robustes que les spis de course.

Le gréement.

Le gréement comprend essentiellement :

-  Une drisse, qui passe dans un filoir ou une poulie, situés au-dessus de l'étai. Par convention, le retour de cette drisse est tourné sur bâbord au pied du mât, comme la drisse de foc, mais bien en arrière de celle-ci pour éviter des mélanges;

-  Deux manœuvres latérales permettant de border et d'orienter le spi; fixées, 1 une au point d'amure, l'autre au point d'écoute de la voile, elles échangent également leur nom selon l'amure : la manoeuvre au vent est le bras, la manoeuvre sous le vent l'écoute. Toutes deux passent par des renvois situés le plus possible à l'arrière et à l'extérieur. Des winches sont nécessaires pour les manœuvrer. Il faut qu'elles soient très longues : à peu près deux fois la longueur du bateau.

Sur certains bateaux, on utilise deux manœuvres de chaque bord;

-  Un tangon, qui permet de déborder le point d'amure; l'extrémité du tangon fixée au mât s'appelle le talon (ou pied); l'autre, le bout. Cet espar est inutile sur les multicoques rapides qui sont assez larges (s'ils ne portent le spi qu'au grand largue et au vent arrière).

Sur les petits bateaux, le tangon est presque toujours symétrique, c'est-à-dire que ses extrémités peuvent indifféremment être utilisées comme talon ou comme bout. Il est généralement dissymétrique sur les gros bateaux; ceux-ci disposent fréquemment d'un système de hale-haut/hale-bas qui permet de faire monter ou descendre le talon le long du mât;

-  Une balancine de tangon, qui soutient le tangon et permet de hausser le bout à la demande; elle est prise soit en milieu de tangon (petits bateaux), soit en bout (gros bateaux);

-  Un hale-bas de tangon, qui empêche le tangon de se mâter. Sur les petits bateaux, il est pris en milieu de tangon et renvoyé au pied du mât : l'orientation du tangon peut donc être modifiée sans variation de la tension du hale-bas. Sur les gros bateaux, il est renvoyé à l'étrave, et donc obligatoirement pris en bout de tangon; on ne peut dès lors modifier l'orientation du tangon sans avoir à reprendre le réglage du hale-bas.

Sur beaucoup de bateaux, on essaie de ramener toutes les manœuvres jusqu'au cockpit : il est ainsi possible de retoucher le réglage de la voile sans envoyer un équipier sur l'avant.

Gréer le spi

Les manœuvres du spi : bras, écoute, balancine, hale-bas, etc., sont gréées à l'avance ou même en permanence sur des postes d'attente. La voile n'est montée sur le pont qu'au dernier moment.

Préparer la voile.

En règle générale, un spi est toujours préparé dans le calme de la cabine (on ne fume pas et on ne fait pas la cuisine pendant ce temps là).

Tout d'abord, va-t-on le ferler ou non ?  La plupart du temps, ce n'est pas indispensable. C'est prudent dans certains cas, en particulier lorsque l'on ne conserve pas le foc, ou encore, lorsque l'on prévoit de hisser, tout en brassant le tangon (nous reparlerons de cette méthode « rapide » un peu plus loin). Précisons tout de suite que l'on a presque toujours intérêt à conserver le foc, même si cela complique un peu l'installation des manœuvres du spi : Sa présence empêche en effet le spi de prendre trop tôt, et surtout de s'enrouler autour de l'étai.

Qu'on le ferle ou non, l'une des méthodes les plus pratiques pour préparer le spi est celle du seau sans fond (on ne trouve pas cet article tel quel en quincaillerie, et tout autre anneau rigide de même diamètre peut faire l'affaire). Le principe est de tirer la toile à travers le seau, en commençant par le point de drisse, et en suivant les ralingues pour qu'elles ne fassent pas de tours et soient bien parallèles. On tire ainsi jusqu'aux points d'écoute. Ensuite, on enfourne dans un sac la toile qui n'est pas passée à travers le seau, en gardant les points d'écoute à l'extérieur du sac, clairement disposés de part et d'autre, puis on retire tout le spi à travers le seau en sens inverse, tout en gardant un oeil sur les ralingues, et on le rentre dans le sac au fur et à mesure; on conserve le point de drisse hors du sac entre les deux points d'écoute.

Enfin, on étrangle le sac.

Le seau clarifie tout.

S'il est prévu de ferler le spi, il faut le faire lors de son voyage aller, au fur et à mesure qu’il sort du seau. Des fils à casser, de laine ou de coton, prévus pour se rompre au moment où l'on embraquera bras et écoute, sont noués autour de la voile. Le premier anneau de fil est placé à plus de 2 mètres du point de drisse (plus haut, il risque de ne pas casser), les anneaux suivants sont de plus en plus serrés à mesure que la bordure se rapproche.

Autre façon de ferler le spi particulièrement recommandée aux équipages novices et peu nombreux : La chaussette ! C'est un sac étroit de la longueur des chutes de la

voile. L’ouverture qui est en bas est renforcée par un anneau rigide, le fond qui est en haut est muni à l'intérieur d'un mousqueton qui permet d'y frapper la têtière et, à l'extérieur, d'un anneau pour recevoir la drisse. Un système de hale haut/hale-bas permet de libérer le spi, déjà hissé, en montant l'anneau du bas jusqu'à la têtière; il suffit de le redescendre pour ferler le spi avant de l'amener.

Le sac est monté sur le pont, placé et amarré tout à fait à l'arrière de la plage avant, si possible juste en avant des haubans. Ce détail est important : ainsi le spi sera hissé dans le cône de déventement de la grand-voile, et il ne prendra pas le vent avant que l'on ne brasse le tangon.

On peut aussi dégager la contre écoute de cette façon.

Préparer les manœuvres

Ici il s'agit d'ouvrir l’œil, et le bon, et de bien réfléchir au trajet que doit suivre chaque filin. C'est toute une mise en scène, et la moindre erreur risque de compromettre le lever du rideau. Il est bon que le chef de bord supervise le travail des machinistes, et s'assure que tout est en ordre comme sur le dessin ci-dessous.

Le coup d'oeil du chef.

Au vent :

- Le bras, venant de l'arrière, à l'extérieur de tout, passe en bout de tangon, puis devant l'étai, et rejoint le point d'amure du spi en passant par-dessus les filières, sous le foc et sous sa contre-écoute;

- Le hale-bas part du bout du tangon, passe par-dessus les filières, puis dans sa poulie (le renvoi et rejoint le cockpit en passant sous toutes les autres manœuvres

Sous le vent :

- L'écoute, venant de l'arrière, à l'extérieur de tout, rejoint le point d'écoute du spi en passant par-dessus les filières, sous le foc et sous sa contre-écoute ;

- La drisse, normalement tournée à bâbord a dû être déplacée puisque le bateau est bâbord amures et qu'elle se trouvait donc du mauvais côté de l'étai; on lui fait faire le tour du foc par l'avant, et elle rejoint le point de drisse en passant par-dessus les filières sous le foc et sous sa contre-écoute.

En somme, les trois manœuvres principales passent toutes par le même « trou » du gréement pour rejoindre le spi.

On peut même encore, si besoin est, virer de bord sous foc, car on n'a pas oublié de passer la contre-écoute du foc par-dessus le tangon et sa balancine. Tout est porté.

Ultimes préparatifs.

1. Venir à la bonne allure, c'est-à-dire au largue. Il faut éviter le vent arrière et même le grand largue, car l’écran formé par la grand-voile et éventuellement, par le foc gêne l'établissement du spi.

2. Déborder largement la grand-voile, pour enlever au spi toute possibilité de s'introduire entre elle et les barres de flèche.

3. Border le foc, afin de ne pas être gêné par ses mouvements.

4. Choquer en grand le hale-bas de tangon.

5. Relever le tangon, pour l'amener à l’horizontale et dans l'axe du bateau contre l'étai.

6. Surtout, ne pas tourner l'écoute ! Il faut qu’elle soit filée largement à mesure que l'on hisse, pour que le spi ne gonfle pas trop.

7. Ne pas oublier enfin la règle essentielle : à partir du moment on l'on va hisser le spi, les équipiers doivent absolument être amarrés. Car il est toujours; long et difficile, lorsque l'on navigue sous spi, de repêcher un homme tombé à la mer.

Le spinnaker au portant

À cette allure, on porte normalement le spi.

Comme les autres voiles, le spi doit défléchir le vent, mais sa forme concave lui permet de le défléchir d'un angle particulièrement important : son réglage est commandé par le souci d'y faire circuler la plus grande quantité de vent possible, ce qui exige en particulier qu'on le porte le plus possible au vent et vers l'avant, afin qu'il soit bien dégagé des autres voiles. Il faut donc

- Ouvrir le spi au maximum du côté au vent. Pour cela, il faut brasser le tangon, c'est-à-dire le faire pivoter à l'aide du bras jusqu'à ce qu'il soit perpendiculaire au vent apparent. Lorsqu'il atteint la position particulière où il est en même temps perpendiculaire à l'axe du bateau, on dit qu'il est « brassé carré », on est alors plein vent arrière.

Ce réglage est plus difficile à réaliser qu'il n'y par­aît, il faut se méfier des déviations de vent que l'on peut ressentir un peu partout sur le bateau, on se fie plutôt à la girouette de tête de mât ou, mieux, par petit temps en tout cas, au penon du milieu de tangon qui, lui, est bien plus stable. En pratique, il est rare de parvenir à garder le tangon exactement perpendiculaire au vent.

Les conditions de mer, les caractéristiques du bateau (ou du barreur) amènent souvent à s'en écarter de 10° à 15°, en brassant pour rendre le bateau un peu plus mou ou en contre-brassant pour le rendre un peu plus ardent.

- Creuser le spi au maximum en montant la bordure le plus haut possible, en particulier par petit temps; il faut alors gréer une écoute très légère, seul moyen de faire monter le point d'écoute.

Donner au spi une forme symétrique verticalement. La référence, ici, n'est pas le mât, mais la verticale du fil à plomb. Pour cela, on maintient la bordure horizontale, parallèle à l'horizon. A noter que cette bordure a un comportement tout à fait particulier : le point d'écoute, qui est libre, ne peut vraiment monter que si le point d'amure est à la même hauteur. On monte donc le bout du tangon, tant que le point d'écoute monte; mais si l'on monte le bout trop haut, le point d'écoute retombe carrément. Il faut alors le « repêcher » avec le point d'amure.

Sur les monocoques, où il est possible de régler la hauteur du talon de tangon, il importe que le tangon soit maintenu perpendiculaire au mât; sinon, il fatigue ses manœuvres et risque de glisser le long du mât. Sur les petits croiseurs, où ce réglage n'est pas possible, on laisse le tangon se mâter légèrement.

- Choquer l'écoute au maximum. C'est le principe de réglage de toutes les voiles, mais il revêt ici une importance particulière car un spi ne tient en place que s'il peut se vider très facilement de l'air qu'il dévie. Un spi trop bordé, où l'air ne circule plus, se dégonfle par le milieu et vient s'enrouler avec une facilité décourageante autour de l'étai. En tout état de cause, on ne doit jamais le border au point que sa bordure vienne toucher le câble de l'étai.

Comme les autres voiles, le spi doit être bordé à la limite du faseyement. Lorsqu'il est bien réglé, on voit apparaître un léger repli au guindant; ce repli n'est pas néfaste en lui-même, mais indique que l'on est parvenu au rendement optimal, et très proche du point critique. Si l'on choque encore un peu, le spi se dégonfle, cette fois non pas par le milieu, mais par repli complet du bord au vent. Ce mouvement peut être brutal et ébranler tout le gréement.

On navigue donc de préférence avec un guindant légèrement frémissant, sans laisser apparaître de repli important.

En bordant légèrement la grand-voile, l'air circule mieux dans le spi;

Les forces qui s'exercent sur le spi et sur la grand-voile sont divergentes, la voilure trouve donc un appui latéral dans le vent, et le bateau roule moins.

Régler le spi.

Il serait vain d'espérer que le spi soit réglé une fois pour toutes. L'équilibre reste précaire, à la merci d'un petit changement de cap, d'une modification de la gîte, voire d'un coup de roulis ou d'une dévente passagère.

Un équipier surveille donc constamment le guindant pour rerégler en permanence la voile.

- Réglage à la balancine.

La logique voudrait que, tout comme sur une autre voile, on agisse sur l'écoute chaque fois que l'équilibre est rompu. Mais nous avons vu plus haut que le spi doit être symétrique verticalement. Or le spi tombe d'abord par défaut de symétrie et, bien plus tard, par mauvaise orientation. C'est avec la balancine que l'on rattrape en permanence cet équilibre, ce qui oblige à suivre avec le hale-bas si on veut le garder raidi. On se rappelle qu'un point d'écoute tombe pour un point d'amure aussi bien trop haut que trop bas.

En plus de cette veille constante à la balancine, il faut surveiller régulièrement que l'on n'a pas changé d'allure; c'est le penon du tangon qui est le premier à dénoncer les erreurs du barreur ou à annoncer un changement de direction du vent. Mais si l'on s'est vraiment écarté de l'allure, le spi va s'effondrer : en battant si l'on a trop lofé; en se dégonflant par le milieu si l'on a trop abattu.

- Réglage à l'écoute.

Certains préfèrent contrôler le spi à l'écoute; c'est plus laborieux, en particulier par petit temps. Il faut alors, s'il y a repli, embraquer un bon bout d'écoute que l'on relâche aussitôt que le spi est de nouveau plein; et, si le spi se dégonfle par le milieu, choquer sans tarder. On règle ensuite la hauteur de point d'amure : on sait qu'il est trop bas si le repli se fait très haut, et inversement.

Le spi se tient bien quand

1. Il est symétrique verticalement;

2. Sa bordure est horizontale:

3. Le tangon est perpendiculaire au vent apparent...

4. ... et perpendiculaire au mât.

À affaler

Hisser le foc.

Il est intéressant de rehisser le foc juste avant d'affaler le spi : celui-ci sera mieux déventé et ne risquera pas de s'enrouler sur l'étai.

Mais il faut d'abord s'assurer que les écoutes du foc sont bien dégagées du gréement de spi, afin d'éviter toute confusion sur la plage avant.

Venir à la bonne allure.

Même principe qu'au moment de hisser: il faut s'efforcer de placer le spi dans le cône de déventement de la grand-voile.

La meilleure allure pour affaler est le grand largue, éventuellement le largue. On évite le vent arrière, surtout s'il y a de la mer, à cause des risques d'empennage.

Dès que l'on maîtrise bien la technique, il est possible d'affaler à toutes les allures, même le près. C'est d'ailleurs ce qu'il faut savoir faire en cas d'homme à la mer.

Choquer l'écoute de grand-voile.

Au moment d'affaler, il faut en effet augmenter le cône de déventement. De plus, si elle est appliquée contre le gréement, la grand-voile empêche le spi de se prendre dans les barres de flèche.

Attention ! Ne pas fumer.

Larguer le point d'amure.

Le bras est choqué en grand, jusqu'à ce que le tangon soit à l'étai et que le spi vienne se plaquer sous le vent de la grand-voile. Il importe de choquer assez vivement, surtout par vent frais; sinon, on risque un violent départ au lof. Quand le tangon est à l'étai, le mousqueton d'amure est ouvert et le spi est libre de descendre.

Hisser le foc et bien choquer la grand-voile.

Larguer vivement le bras, le spi part en drapeau…

… avant de venir se plaquer sagement contre la grand-voile. C’est alors qu’on affale très facilement.

Attention au parcours de la drisse.

Affaler.

Avant d'affaler, il faut attendre que le spi soit complètement dégonflé et bien plaqué contre la grand-voile.

Si l'on dispose d'une chaussette, c'est le moment de faire descendre l'anneau. Ensuite, plus de problèmes.

Sans chaussette, le point délicat est de mollir la drisse à la demande, à mesure que l'équipage rentre la toile. La drisse est filée lentement.

Un ou plusieurs équipiers tirent sur l'écoute, puis sur la voile, en la crochant par le tissu, ou par une ralingue (jamais par les deux, sinon le vent reprend dedans).

Le spi peut être étouffé sur le pont, mais souvent la bête se défend avec âpreté. On risque de glisser sur le tissu et de le déchirer. Il est préférable de le rentrer directement dans la cabine, en le faisant passer sous la bôme; il peut aussi être remis tout de suite dans son sac, en gardant les trois points à l'extérieur et en étranglant bien le sac : il est ainsi paré pour le prochain envoi.

Tourner la drisse.

Dès que le point de drisse est largué, crocher l'extrémité de la drisse à sa place habituelle; c'est-à-dire, en principe, à bâbord au pied du mât. Attention : si l'on a affalé bâbord amures, la drisse doit à nouveau passer devant l'étai pour regagner sa place...

On peut à la rigueur laisser au balcon une drisse textile (bien que son fardage soit nuisible), mais non une drisse métallique : celle-ci risque de se prendre dans les mousquetons du foc.

Remettre de l'ordre.

Le tangon est rangé à sa place, le hale-bas raidi. Les bras sont amarrés au balcon, raidis par l'arrière et éventuellement tenus le long du bord par du fil à casser, pour qu'ils ne bougent pas. Quand tout est clair, on hisse le foc, si l'on n'a pas osé le faire au début de la manœuvre. L'affaire est dans le sac.

La méthode véloce.

Bien souvent, c'est au largue que la décision d'affaler doit être prise, lorsque le vent refuse et que l'on ne parvient plus à faire le cap. Parfois même il faut affaler en lofant, sur une saute de vent, dans un chenal par exemple, ou, en course, pour virer une marque de parcours, ou plus précipitamment en cas d'homme à la mer. Le spi est alors rentré « en vitesse » : on largue le bras complètement, le spi se met en drapeau derrière la grand-voile, on le ramasse à pleines poignes à partir de l'arrière du bateau sous le vent. La drisse doit être filée à mesure que la voile rentre, et il est bon de prendre un tour sur un cabestan pour qu'elle ne file pas trop vite.

Ce document est constitué en grande partie d'extraits des cours de voile de l'école des Glénans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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